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La première fois

Posted: Sat Jan 22, 2005 5:24 pm
by edengame
Je n'avais jamais rien vu d'autre que mes dunes natales.

Le soleil, la chaleur et la soif avaient été mes seuls compagnons. Au point même de douter des histoires narrées par les voyageurs que j'avais rencontrés. Des vortex, de l'eau à perte de vue, des arbres si haut que la cime se perdait dans le ciel, cela ne pouvait être que des contes pour enfants.

C'est accompagné de ces sentiments que je me rendis à Thésos, rejoindre mes nouveaux frères et soeurs de la confrérie du grand dragon. Bien vite notre groupe dépassa les frontières de notre confrérie et d'autres guildes se joignirent à nous. Je n'avais jamais participé à de grandes batailles et c'était pour moi la première fois que je voyais autant d'homins se rassembler pour un même but.


Notre objectif était Yrkanis.


Je suivais prudemment nos anciens qui déblayaient la route avec leurs sorts dévastateurs. Ils terrassaient des créatures faisant deux fois ma taille comme moi j'abas un Yubo. Je pensais alors que l'expédition serait un jeu d'enfant et je baissais ma garde. Je ne sentis le Kincher dans mon dos que lorsque sa patte se ficha entre mes homoplates, transperçant mon armure comme du vulgaire papier. J'avais à peine levée mon épée, pour répondre à son assaut, que déjà un autre coup m'atteignait à la poitrine et me terrassait. Le kincher fut ensuite balayé d'un revers de main par mes frères et nos soigneurs me remirent sur pied. Mais dorénavant je scrutais chaque recoin du désert et me blottissais bien à l'abri de notre groupe.

Nos pas nous emmenèrent à la limite des terres que je connaissais. Les montagnes étaient maintenant toutes proche. Nous pénétrâmes dans une grotte, elle était immense et une lumière brillait au fond. Alors que je m'attendais à voir la sortie, je le vis, immense, magnifique, terrifiant, ondoyant comme la surface de nos oasis, le Vortex.

Voyant mes compagnons le traverser comme s’il s'agissait de la porte d'un bar de Tyr, je pris mon courage à deux mains et je le franchis.

Quelle ne fut pas ma déception en voyant que de l’autre coté du vortex, ce n’était que du sable!

Les grandes forêts n’existaient pas, les plus grandes étendues d’eau que je verrais jamais était nos oasis, et je ne foulerais jamais la neige.
L’expédition reprit sa route en avant. Malgré ma déception, je la suivais. Et puis petit à petit je repris espoir, de l’herbe poussait au pied de certains Shooki et l’air devenait de moins en moins sec.

Alors qu’un sourire courait à nouveau sur mon visage, je me fiega.
Le spectacle devant moi était magnifique, déconcertant, apaisant.

Nous étions au sommet d’une falaise, en dessous de nous, la route descendait à pic. Et devant nous, des arbres immenses se perdaient dans la brume, le sol était d’un vert sombre tellement l’herbe était dense, je sentais d’ici la fraîcheur de ce lieu. C’était magique, les contes de mon enfance avaient pris forme devant moi.

Nous descendîmes dans cette vallée. Partout où mon regard se posait, je voyais une chose nouvelle. Des créatures étranges s’approchaient de nous, des lumières dansaient dans l’air, des plantes avaient l’air plus féroce qu’un Gingo.

Nous continuâmes le route, je sentais le groupe se détendre. Nous n’étions plus loin.

Mais alors que nous étions proches d’un camp dévasté, la brume nous entoura. Je perdis connaissance. Lorsque je revins à moi, j’étais seul dans un pays inconnu et sûrement hostile. Heureusement deux Matis m’indiquèrent un endroit sur pour attendre mes compagnons. L’hospitalité n’était donc pas un vain mot dans ce pays non plus.

Une fois tout le monde remit sur pieds, nous continuâmes la route.

Alors que nous approchions de la cité Yrkanis, quelle ne fut pas ma surprise de voir des Yubos, des Gingos et des Caprynis. Il y en avait donc de partout sur Atys, même s’il semblait ici légèrement différent de ceux peuplant nos dunes.

Nous arrivâmes enfin au terme de notre voyage, la cité Yrkanis. Des locaux étaient là pour nous accueillir. Je les saluais et allais me reposer contre un arbre. Une discussion s’engageait entre nos anciens et les habitants d’Yrkanis. La discussion était polie mais je senti une tension naître petit à petit. La politique ne m’intéressait guère.
Mon corps et mon esprit avaient besoin de repos. Je sombrais dans un sommeil bienvenu, adossé à un arbre qui peuplait encore mes rêves…


Orkar, novice prosélyte de la confrérie du Grand Dragon.

Re: La première fois

Posted: Fri Jan 28, 2005 5:04 pm
by daphee
Et cette première fois est un souvenir encore vivace dans mon esprit, partagé avec toi et avec les autres membres de la confrérie, nos guides.

Ton récit est parfait, Orkar, reflet très réel de ma propre aventure, partagée avec Toi et nos frères.

Je souhaiterais ajouter juste à quel point je remercie nos frères et soeurs de leur sollicitude.
Vois-tu nous sommes encore de jeunes novices, Toi et moi, mais aujourd'hui j'ai l'impression que l'accueil sans condition que nous ont fait le Vénérable Fredeken et tous les autres initiés a redonné un sens à ma vie. Ils ont su nous aider, nous entourer et être nos mentors et tuteurs, comme une seconde famille.

Si nous avons vécu cette expérence c'est grace à eux et je souhaite ici leur rendre à tous un hommage public.

Je n'étais qu'une jeune fyros effrayée de tout et de la vie, tentant d'oublier les sombres heures de mon enfance et la solitude dans laquelle j'avais du grandir lorsqu'arrivant à Pyr je les ai rencontré.


Aujourd'hui je veux pouvoir témoigner de leur accueil et des aventures merveilleuses qu'il m'est donné de vivre, tous les jours sur Atys.

Et puis, vaillant Orkar, en les rencontrant, il m'a été donné de te rencontrer Toi, mais ceci est une autre histoire....... :-) )

Elianor, novice de la confrérie du grand Dragon