[Fyros]La Goo aux portes de Pyr!
Posted: Fri Jan 14, 2005 1:37 am
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C'est très long je pense mais Je pense avoir rommancé assez correctement pour que ce soit bien lisible. C'est aussi mon premier récit RP sur Ryzom alors je me suis fais plaisir! Merci de votre indulgence!
Krissaor Tranchaorte, Champion de la Flamme
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Amertume. Voilà le mot qui revient sans cesse troubler Krissaor alors qu'il essaye de démêler ce qui s'est passé ce soir. Amertume et sentiment d'échec. Le début de l'histoire lui a été rapporté par un frère d'arme, Kulte, qui se trouvait par hasard sur les lieux lorsque tout à commencé.
Le crépuscule tombait sur Pyr lorsqu'il est arrivé. Sa maigreur étaient d'autant plus effroyable qu'il était grand. Les témoins rapportent qu'ils n'avaient plus que la peau sur les os. Ses bras n'étaient pas plus gros que des manches de pioches. Et il errait ainsi, vêtu de guenilles, devant la porte de Cerakos. C'est en sortant de Pyr que Kulte le remarqua avachi dans les ombres. Surpris, il le hêla alors : "Dis moi mon brave, tu sembles mal en point. Que puis-je pour toi?". Et l'intéressé lui répondit "J'ai très faim seigneur" tout en lorgant avec un insistance sur le paquet qu'il portait. Kulte se montra hébété en lui expliquant "Euh... Eh bien c'est à dire que c'est de la nourriture de Mektoub!" tout en lui tendant le paquet. L'homin, sur-exité, s'empara du paquet, l'éventra à l'aide de ses ongles et se goinffra à toute vitesse de cet immonde mélange.
Kulte restait interdit devant une telle scène et se promettait déjà de l'emmener prendre un bain, le présenter aux soigneurs impériaux et lui trouver où loger, lorsque l'intéressé arrêta net son "festin", poussant un hurlement irréel. Il se mit alors à courrir à toute vitesse et en tous sens devant les étables, se téléscopant plusieurs fois sur des foreurs ou des cavaliers furieux pour s'effondrer au pied de l'étable, pris de spasmes et de convulsions. Kulte le rattrapait que, déjà, des badauds se massaient autour du pauvre homin. "Faites disparaître cette charogne" clamaient certains, d'autres demandaient à ce qu'on lui viennent en aide sans pour autant se mouiller eux mêmes.
Parmis la foule, on pouvait apercevoir les Enfants du Feu qui, les premiers, firent déferler leur magie sur le piteux homin, qui s'était entre temps calmé et gisait à présent, totalement inerte. Les soins coulèrent en lui. En vain. Il revint alors à lui, l'air hagard. Des sourires naquirent néanmoins parmis les témoins lorsqu'il s'exclama "Merci de votre grande sollicitude..." pour mourir en expression de terreur lorsqu'il conclut par "...tas de demeurés", achevant l'insulte sur un rire de dément. Il fut ainsi pris d'une crise d'hystérie totale, se roulant par terre et hurlant, et lorsque, sans crier gare, il se rua sur un yubo, la foule fit subitement un brusque recul. La scène qui s'en suivit dépasse tout ce dont à quoi les gens présents s'attendaient : l'homin avait brisé la nuque du yubo entre ses dents après l'avoir fermement agrippé, puis en avait arraché la fourrure du ventre et aspirait maintenant les entrailles chaudes de la bête, dont les petite pattes dodues s'agitaient encore sous l'action des nerfs.
Plusieurs braves Fyros furent pris de haut de coeur à la vue de cette boucherie. La folie qui s'était emparée de cet homin l'avait fait regressé aux plus bas instincts du stade animal. Il se remit sur pied l'instant suivant -le sang coulant au coin de sa bouche semblant l'indifférer totalement- puis ficha un singulier coup de pied au derrière d'un autre yubo qui passait par là. Il continua ensuite simplement son chemin vers Pyr sous des yeux ébahis. Le yubo ne l'entendit pas de cette oreille et toutes griffes dehors, il chargea! Lhorkan qui était présent alors, eu le bon sens d'instantanément mettre l'épée au clair et d'embrocher la vermine avant qu'elle n'atteigne l'objet de sa colère. Le fol se figea et fit volte-face. Son regard incrédule passa alors de la dépouille du yubo au Guerrier puis contre toute attente, il se mit bras croisé devant lui et déclara d'un air répprobateur "Eh bien jeune homin, pourquoi avez donc vous mis à mort cette pauvre créature? Ne vous a-t-on jamais appris à respecter la nature?" Complètement hébété, Lhorkan jetait des coups d'oeil nerveux en direction d'une foule tout aussi sidérée, recherchant un explication à fournir.
La réponse ne vint jamais. Le dément s'était touché le coin de la lèvre du bout de la langue comme prennant conscience de quelque chose, puis, réalisant la puanteur du sang de vermine chaud, il se mit à vomir avec force et convulsions. Il repartit alors dans ses râles de douleurs et des soldats pris de pitié vinrent le soutenir et l'aider à marcher jusqu'à Pyr.
Alors qu'ils passaient la mur de flammes magiques, les plaintes devinrent hurlements. Surpris, les porteurs firent un vif pas en arrière, déposèrent leur fardot sur son lit de sable et s'écartèrent soudainement car tous venaient de réaliser que quelque chose clochait. "Eloignez moi de ce feu! Il me ronge dans tout le corps! C'est insupportable! Je ne tiens plus AAAHHHH!!". Alors qu'un flux salvateur de sève lui était fournit par les magiciens de l'assemblée, Kulte, compatissant, s'approcha et lui dit "Tiens bon l'ami, les guérisseurs vont venir t'examiner". Semblant regagner ses esprits, revigoré par les bienfaits de la sève, l'autre eu un sourire triste et répondit "C'est inutile car vois tu, ce sont déjà les guérisseurs qui m'ont chassé de chez moi. Elle est incurable et m'a tout pris. Ma femme, mes filles et aujourd'hui ce que tu as entendu ce n'était pas mes paroles, c'est la Goo qui parle en moi."
La foule entière s'était raidie sur ces derniers mots... qui furent ponctués par le bruit d'une vingtaine d'épée sortant de leur fourreau. En un instant, la sollicitude des gardes s'étaient muées en aversion et en défiance et tous discutaient déjà de quelle manière il fallait se débarrasser de cette manifestation de la goo et de son vaisseau homin. Un murmure terrifié parcourait la foule, dont nombre de badauds avait déjà pris la fuite. Il n'était plus question que d'immolation ou de fonte par l'acide dans les débats. L'intéressé quant à lui, sans s'occuper de se qui passait autour de lui, avait entrepris la tâche grotesque de creuser le sol de ses mains et d'engouffrer chaque poignée dans la bouche. Si la situation n'avait pas été si dramatique, la scène aurait été burlesque : il émétait des râles de satisfaction en mastiquant avec énergie, faisant crisser les grains de sable entre sa frêle machoire. "Huuuum! C'est un délice elle est forte et elle est là partout! Je la sens!". L'un des plus jeunes soldats sembla le remarquer et rétorqua avec bravade "La Goo ne viendra jamais aux portes de Pyr!". Il ne lui en fallu pas plus pour interrompre son granuleux repas par un fou rire hystérique, tout en tentant de placer des mots dans cette folie : "Pauvr... Pauvres Fous hahaha! Vous êtes... hoho... Vous êtes impayables! Elle ne viendra jamais?! Mais elle est déjà partout, elle sent bon, oh! Elle sent siiiii bon! Hahaha!". Il se redressa alors de toute sa taille et clama à l'assemblée "Regardez, moi bien tous, pauvres débiles! Car Elle est là, et bientôt, vous serez TOUS comme moi! Oui TOUS! Venez me faire un câlin mes petits!" tout en joingant le geste à la parole, il écarta les bras en croix en signe d'invitation à venir embrasser sa mince carcasse.
Le sarcasme fit sortir le jeune soldat - dont le nom sera tu dans ce rapport- de ses gonds qui lui balança un formidable coup du plat l'épée qui le cueillit juste sous la pomette. L'épée avait commencé sa course de très loin et la violence de l'impact fit décoller le pauvre bougre qui entra en collision avec le mur d'enceinte de la ville, juste derrière lui. Kulte intervint immédiatement en saisissant des ses deux mains la tête casqué du soldat puis projeta la sienne à sa rencontre. La violence du choc et fut inouïe assourdissante. Le garde s'effondra, faisant les frais d'un nez broyé. Au combat, Kulte est un vrai charcutier. Il ne plaisante pas. Il ne plaisante même jamais dans ce genre de situation et il l'a prouvé aujourd'hui encore. Si le garde n'avait pas eu son casque le coup, non content de le tuer, lui aurait indifféremment écrasé pomettes dents et globes oculaires.
Sa colère passée, il s'enquit alors du malade, qui ,de nouveau, paraissait temporairement lucide, ragaillardit par l'essence de sève curative que les guérisseurs lui prodiguaient. Ce fut l'homin qui pris la parole alors que Kulte approchait. L'air désespéré il lui expliqua :"Je suis un lâche. Cela fait longtemps que je sais ce qu'il faut faire, masi j'en n'ai jamais eu le cran. C'est maintenant où jamais, alors qu'elle sommeille que je dois agir!". Et il s'exécuta alors, se levant d'un bond et courru droit devant lui. La foule, dont l'humeur belliqueuse avait visiblement été étouffée par la singulière intervention de Kulte, ne fit pas d'histoire pour lui laisser le passage et il l'observa ainsi s'éloigner vers les profondeurs du désert. C'est alors qu'il réalisa où il l'inconnu voulait en venir : "Rattrapez le! Vite!". D'un claquement de doigts de Manu, les Enfant du Feu s'activèrent de concert.
Lhorkan, seul cavalier durant ces évènements, fut le plus rapide et pris promptemment l'homin infesté en chasse. Il l'avait presque rattrapé lorsque celui ci plongea dans un compact essaim d'Izams. Lhorkan, démonta et essaya de se frayer un chemin parmis les herbivores, dès lors devenus fous-furieux! Kulte, Torii, Sha et Manu le rejoinrent quelques instants plus tard et s'attachèrent à leur tour à écarter les volatiles à la force de leurs épées. Alors que la masse de créatures s'éclaircissaient, ils savaient d'avance quelle découverte macabre ils feraient mais contre toute attente ce fut l'effarement qui les saisir lorsqu'ils ne découvrirent rien! Pas même une trace de sang témoignant de la rixe qui vennait de se produire au coeur de cette meute.
Krissaor posa un instant sa plume. La suite du récit, il la connaissait bien puisqu'il l'avait lui même vécu. Mais il manquait toujours des pièces au puzzle. Comment l'épidémie s'était-elle propagée? D'après la rumeur, pour que la Goo s'installe, il faut qu'il y ait cette curieuse subtance au sol... Ici, il n'en était rien. Seul notre éternel sable recouvre la Dune Impériale et le Désert Ardent. Quelle était cette étrange variante? Le plus inquiétant reste les paroles énigmatiques de cet homin contaminé "c'est la Goo qui parle en moi". Voulait-il parler de sa folie, lui faisant débiter des choses absurdes, ou bien la Goo a-t-elle une conscience? Et si c'était le cas, était-ce le fait de la contamination de ce Leto ou était-ce antérieur à ces évènement?
La journée avait connu son lot d'évènements dramatiques, mais le destin voulut que la tragédie ne s'arrête pas là.
Krissaor, mis au fait de se qui se passait par la population, accourait Porte de Cerakos. Adrias (de la guilde du Courroux des Anges d'après ce qu'on dit) avait été précédemment contaminé, vraissemblablement par morsure. Ce détail était des plus troublants. La nouvelle de la propagation de la Goo Ardente se répandait et le couvre feu avait été décrété par l'autorité impériale. Les derniers habitants regagnaient rapidemment leurs logis et il ne restait plus dans les rues que les hommes d'armes de l'empire, ainsi qu'une poignée de marchands et d'entraineurs. Kulte vint alors à la rencontre de Krissaor :
-Enfin, tu es là mon frère, s'exclama-t-il! Puis il lui narra les évènements qu'il avait vécu les heures précédentes.
-Très bien, je te relève. Va en informer Athanos et Keyrons, qu'ils apprennent aux Champions de la Flamme ce qu'il se passe. Il faut aussi mettre au courant les Phoenix d'Atys. Demande audience à Samantha, dès que possible. Et repose toi après tout çà! On dirait un revenant!
-Entendu, je suis au bout du rouleau. Kriss, c'est vraiment l'enfer ce qui nous arrive! D'abord l'invasion et maintenant ça. Si les Fyros ne s'organisent pas on va à la catastrophe.
-Je sais, mais va te reposer. On en reparlera plus tard, conclut Krissaor.
-Que la Flamme nous épargne durant ces épreuves, ajouta Kulte.
-Oui, que la Flamme nous garde mon frère.
Kulte s'éloigna. Krissaor jaugea la scène qui prennait place à la Porte de Cerakos. Adrias était maintenu au sol tant bien que mal par les Enfants du Feu et Xiombarg l'examinait, tentant d'établir un diagnostic par rapport aux symptômes qui avaient été constatés sur Psychée. Krissaor s'adressa à elle :
-Alors, que peux-tu constater, lui demanda-t-il?
-Rien à mettre en parallèle avec ce que l'on a pu constater sur Psychée, répondit-elle. Il ne porte pas de tâches sous les yeux.
C'est cet instant que choisit Adrias pour effectuer une vive roulade en arrière, le libérant de son entrave. Le vent tourbillona autour de lui, synonyme de l'activation d'un pouvoir de vitesse et, prennant tout le monde de court, il franchit le mur de Flamme et prit la fuite dans l'immensité du désert.
La poursuite était engagée. Krissaor activa à son tour son pouvoir d'accélération et fila sur les talons d'Adrias. Le groupe se divisa alors pour anticiper le fuyard et chacun alla se positionner à un carrefour ou à une porte de Pyr. Krissaor ne parvint pas à rattraper Adrias. Arrivé à l'étable sud, il demanda à un homin si il avait vu le fuyard prendre la direction des Quatres Chemins mais celui-ci fut incapable de lui répondre. Il choisit alors de continuer les recherches dans Pyr. Il croisa alors Lhorkan, lancé à pleine vitesse sur son mektoub dans les rues quasiment vides.
-Tu as perdu sa trace, lui demanda celui-ci?
-Ouais je me suis fait largué, avoua Krissaor à contre coeur.
-Nous tenons toutes les portes et les carrefours maintenant. Si il est là, il ne pourra pas filer.
-On fait le tour du quartier résidentiel chacun d'un côté alors?
-Ok, je prends à droite, décida Lhorkan.
Ils se recroisèrent quelques minutes plus tard, bredouilles.
-Je vais visiter le nord du désert, annonça Krissaor. Il a peut-être pris à gauche en sortant de Cerakos.
-Très bien, je vais retrouver mes frères aux étables est, répondit Lhorkan. On se retrouve tout à l'heure!
Krissaor faisait route depuis un moment au nord de la Dune Impériale et n'avait rien remarqué de plus que des assauts de gingos sur des troupeaux de caprynis, rien d'exceptionnel en soit. Si il y avait un endroit où il pourrait s'informer, c'était assurément au camp des Taxeurs. Lorsque le camp apparut derrière la dune qu'il gravissait, il se rendit compte de quelque chose d'anormal : un bûcher était érigé en marge du camp, et il y brûlait trois dépouilles. Krissaor accéléra donc le pas et ce fut des regards méfiants qui l'accueillir. La tension qui régnait dans le camp était preque palpable, et se fut Aethus Abygrian qui vint à sa rencontre dans ce tumulte.
-Bonjour Krissaor, commença-t-il sur un air méfiant, en gardant bonne distance.
-Bonjour Maître Aethus, lui répondit Krissaor. Mais que se passe-t-il donc ici?
Abygrian parut se détendre légèrement et reprit :
-Adrias est tombé a bras raccourci sur une de nos patrouilles. Il n'a pourtant tué personne, lui expliqua-i-il.
-Mais alors pourquoi ce bûcher et ces dépouilles, s'enquit Krissaor?
-Kytheus a reçu une missive de Pyr avant l'arrivé de ces blessés. Nous étions donc au courant. Nous nous sommes ainsi résolu à exécuter ceux qui ont été mordus. C'est moi même qui en ai donné l'ordre et tu peux me croire que certains ici ne sont pas prêt de me le pardonner. Mais j'ai déjà vu la Goo à l'oeuvre et si vous ne voulez pas voir vos proches dépérir et contaminer d'autres personnes, c'est la seule issue : celle du moindre mal.
Abygrian, s'arrêta un instant, perdu dans ses pensées et c'est les yeux embués de larmes qu'il reprit:
-Et pourtant! Regarde ces enfants pleurer leurs parents. Vois comme cette solution est coûteuse, mais crois moi, mieux vaut qu'il en soit ainsi plutot que d'avoir connus nos proches corrompus et rendus déments par la Goo.
L'air Grave, Krissaor adressa une tape fraternelle sur l'épaule de l'homin et acquissa d'un signe de tête, puis, laissant le camp à son deuil, il prit de nouveau le chemin de la Porte de Cerakos.
La situation devenait urgente : tout le monde ne serait pas capable d'autant de bon sens et de sang froid que les Taxeurs. Si le peuple Fyros ne faisait pas preuve de force de caractère, l'épidémie de cette ignoble Goo Ardente continuerait de se répandre avec la même soif d'expansion. Krissaor lui même doutait et se demandait si il aurait la force de mettre fin à la vie d'un frère d'arme. C'était à cela qu'il songeait quand au détour du mur d'enceinte, il fit irruption dans une scène irréelle : Les Enfants du Feu se battaient entre eux! De prime abord effaré, il réalisa alors qu'ils avaient eu plus de "chance" que lui dans leur traque d'Adrias. Aucune trace de celui ci ni de Sha et Lhorkan était au prise avec Manu et Torii. Mais comment savoir lequel d'entre eux était sous l'emprise de la Goo?! Krissaor resta observateur de la scène quelques instants, totalement impuissant, lorsqu'il décela l'anomalie : un ricanament mauvais avait brievement retentit depuis la position de Torii à la suite d'une passe d'arme réussie. Quel homin, pouvait rire en devant infliger la douleur à l'un de ses camarades?
Krissaor se lança dans une incantation. Au terme de gracieux mouvements, un halo vert naquit et la sphère d'acide s'élança. Elle atteingnit Torii dans le dos et le fit s'envoler l'espace d'un instant pour retomber lourdement à mordre la poussière. Il fut prestement debout et évita avec habileté les deux sorts suivants, l'un par une prompte esquive et l'autre en le déviant du bout de l'épée. Il fut ainsi au contact en un clin d'oeil, obligeant Krissaor à rester sur la défensive. Le deux premiers estocs furent parés in extremis grâce à ses amplificateurs magiques et Torii arma alors un coup puissant qui fendrait son adversaire de la tête au ventre. Mais lorsque l'arme s'abattit, elle fut déviée par l'aura de melée derrière laquelle Krissaor s'était retranché.
Le temps jouait contre lui, Krissaor le savait. Son combat à deux contre un avait laissé Lhorkan a court de ressources et il avait naturellement le dessous dans son affrontement avec Manu. Protégé derrière son aura alors que Torii frappait à coups redoublés, il dégaina Incendiaire. Bien nommée, l'épée en suprême forgée par Athanos, Maître de la Flamme, s'embrasa. Lorsque l'aura faiblit, les deux adversaires étaient prêts, épées entrecroisées. Torii était casqué et son faciès était ainsi indicernable, mais la violence des coups trahissait la fureur qui l'animait. Krissaor avait beaucoup de peine à faire face, d'autant plus que, vêtu d'une armure légère, chaque passe d'arme qu'il concédait pouvait annoncer le tournant de la confrontation.
Au terme de plusieurs minutes d'échanges infructueux, Manu parvint à bout des défenses d'un Lhorkan totalement épuisé. D'une feinte haute, d'une flexion des genoux suivi d'un estoc, il avait causé une blessure profonde en entaillant les deux cuisses. Lhorkan s'effondra sur les genoux et, dos à lui, Manu lança son épée vers l'arrière et le cueillit profondément à la clavicule, le terrassant. Estimant la scène, Manu -ou plutôt la Goo le parasitant- comprit que Torii ne tiendrait plus qu'une poignée de secondes. Il prit donc la fuite dans Pyr, trop affaiblit pour tenter de contaminer Lhorkan.
Remarquant que l'autre combat allait s'achever, Krissaor choisit d'abattre l'une de ses cartes maîtresse, et, reculant d'un bond, il activa l'enchantement d'Incendiaire qui se mis à asperger allègrement Torii de sphères d'acide. L'une fit mouche en pleine tête et malgré le casque, l'acide pénétra par les interstices des yeux. Le guerrier en proie à une douleur atroce, fut contraint de désceller son casque avec précipitation. Il hurla soudain de plus belle quand il sentit la lame de son adversaire pénétrer sous sa peau : Krissaor avait exploité cet instant pour pivoter et faire remonter sa lame vers l'aisselle de son adversaire. L'arme, qui avait eu raison de la jointure, avait généreusement mordu la chair, et le feu se chargea d'aggraver les lésions. Rendu inconsient par la douleur, Torii s'effondra.
Les blessures de Lhorkan n'était pas si sérieuses qu'elle le laissaient penser et elle furent plutôt bien remise après quelques soins de sèves. C'était surtout la fatigue qui l'avaient affaiblit mais là aussi, au terme de quelque soins, sa lassitude fut quelques peu appaîsée et maudissant son retard, il se lança de nouveau à la poursuite de Manu à l'intérieur de Pyr.
Un peu plus épuisé par les soins qu'il vennait de prodiguer à son allié, Krissaor s'apperçut avec surprise que Torii s'était remis debout et qu'il tentait de fuir. Ce qu'il remarqua le choqua profondément : sa plaie béante et saignant abondemment quelques instants plutôt s'était réduite à une blessure superficielle. Il progressait cloppin-cloppant, mais quand même! La Goo s'était donc mobilisé dans son corps pour garder son vaisseau homin en vie! Il se lança donc sur ses talons. Au bout d'environ deux cent mètres, il parvint à son niveau et le mis au sol d'un croque-en-jambe. Les deux homins roulèrent et la rixe éclata. Les coups fusèrent, et au bout de quelques échanges, Krissaor dégaina son poignard et le planta dans le ventre de Torii qui, de nouveau, sombra.
Il y a des journées où l'on ferait mieux de rester couché. Bien sûr, on vous fera tout un blabla sur la défense de Dyron de l'envahisseur Kitin, de la lutte contre la Karavan qui endoctrine nos jeunes, etc, etc... Mais quoi qu'on en dise, il y a des jours où tout va de travers. Ce jour y ressemblait beaucoup pour Krissaor. Assis sur le sable, Torii dans un état critique et rongé par la Goo Ardente qui gisait derrière lui, il était plongé dans des profondes réflexions sur la manière de garder Torii en vie sans le laisser conscient. Et surtout, il essayait de reprendre des forces. Mais ce n'était pas le bon jour et ce fut l'effroi qui lui glaça le sang quand il entendit le son d'un sort de soin. Et c'est bien incrédule qu'il se retourna pour contempler ce qu'il avait déjà deviné : Torii debout et frais comme un raspal, épée au clair!
Punk connait bien la Dune Impériale. Ca fait déjà longtemps qu'il y roule sa bosse, et il connait la mentalité des petites recrues qui y trainent. Alors, lorsqu'au détours d'une dune, il supprit l'un d'entre eux au sol et son compagnon assis à ses côtés, attendant des secours de leur guilde comme des idiots, il sut comme à chaque fois ce qu'il devait faire. Et c'est bien irrité qu'il vit ces deux imbéciles se remettrent en course immédiatement sans même un mot de remerciemment. "Ils sont de pire en pire ces jeunes..."
Le sort d'accélération lui avait permis de prendre le large, mais le dilemne rongait Krissaor : si il se laissait rattraper, il se ferait tailler en pièce et si il laissait Torii s'échapper, la Goo continuerait de se propager. Alors il courrait, il courrait toujours plus vite et réfléchissait à toute vitesse. C'est en arrivant au niveau du tunnel de Pyr nord que lui vint une idée. Il jouissait d'une avance de 200m d'après son radar qui lui indiquait aussi que d'après sa trajectoire, Torii passerait dans le tunnel. Krissaor pria pour qu'il ne consulte pas son radar à son tour et pris place au dessus de la butte, prennant soin d'éviter les gingos.
En sortant du tunnel, le piège se referma sur Torii : deux goaris à l'affût chargèrent. Ce type d'attaque ne réprésentait pas une menace en soit pour un guerrier comme lui : quelques coups d'épée et l'affaire serait réglée. Mais quand on affronte deux goaris et qu'en plus il faut essuyer un orage de sorts, c'est déjà un challenge d'un autre accabit!
C'est à toute vitesse que Krissaor incantait. Il fallait vite réduire l'écart de vitalité que les soins précédemment prodigué à Torii avait creusé. Et surtout, il devait impérativement s'agir de sorts de glace. Quand Torii en eu fini avec les gingos, il lui devenait presque impossible de se mouvoir. Ses lèvres avaient bleuies et son teint était livide. Son assaut paru alors sans conviction lorsqu'il chargea la source de ce grand froid. Après deux estocs lancé au ralenti, il s'arrêta net puis glissa lentement vers le sol. Epuisé mais sûr de ce qu'il faisait, Krissaor hêla les gardes de la porte nord. Ceux ci l'apperçurent après quelques secondes d'appels répétés et accourrurent.
Krissaor avait laissé à Mac'Dughan Garmer la charge du corps de Torii conservé artificiellement en vie dans la glace magique. Il fallait maintenant répandre la nouvelle, qu'il n'y avait que de cette manière que l'on pouvait apparement maintenir le corps d'un infesté en vie, tout en ralentissant le métabolisme de la Goo. Il courrait à en perdre haleine dans les rues de Pyr, quand il apperçu Sha et Lhorkan sur la place du marché. Visiblement, ils tenaient Manu. Il ne restait donc qu'à lui appliquer le même traitement qu'à Torii et le tour serait joué!
-Mes amis, j'ai une solution temporaire, haleta-t-il.
-Ah Krissaor, explique vite, nous avons de plus en plus de mal à le tenir, répondit Sha.
-Ecartez vous, il faut le geler, s'exclama-t-il tout en joignant le geste à la parole.
La première incantation passa, infligeant un avancement négligeable dans le processus de congélation. Les sorts suivants eurent en revanche moins de succès et s'écrasèrent tous sans exception sur les défenses naturelles de Manu.
-Com...comment, fit Krissaor?
Manu explosa de rire. "Oui, oui, congelez moi, bande d'incapables!" Il repartit alors dans un fou rire inextinguible.
Sha pris alors les devants :
-Reculez vous, je m'en charge!
Ses sorts parurent bien plus efficaces et le processus de congélation arriva jusqu'à son terme.
Lhorkan discutait à présent avec Sha du commandement de leur guilde en attendant l'arrivée des guérisseurs impériaux qui prendraient en charge Manu. Le rire mauvais de Manu les surprirent alors tout trois. Son corps se réchauffait excessivement vite, ayant eu raison du processus de congélation. Mais il le mettait en danger car au fur et à mesure que le corps revenait à une température ambiante, les lésions causées par les sorts de refroidissement devenaient de plus en plus graves et chaque seconde le rapprochait un peu plus de la mort. Manu s'exclama "Eh bien, Lhorkan, tu penses pouvoir diriger sans moi? Mais ne te rappelles-tu pas qui je suis? Ne vois-tu pas le talisman que je porte?". Il s'adressa alors à Sha : "eh bien? Tu as essayé le feu, tu as essayé la glace, que te reste-t-il? L'électricité?" puis il reparti à rire.
Son état devenant trop critique, Krissaor prit l'initative d'un sort de soin. Ne semblant pas avoir réellement amélioré son état, il recommença. Ce second sort rendi trop de vitalité à Manu qui, avec une hargne hors du commun et en battement de cil, brisa ses liens, arracha son armes de Lhorkan, le plaquant au sol, et fonça vers Krissaor, dernier rempart vers la sortie de Pyr. Ce derniern'eut pas le répit de voir venir quoi que ce soit. Il subit en quelques instant une grêle de coup avec ses amplificateurs magiques pour seule protection. Il dégaina son épée tant bien que mal et voulut activer son aura de melée mais il se souvint qu'il l'avait utilisé trop récemment. Il réussit néanmoins à se mettre hors-de-portée pour armer un coup puissant. Il plaça ses mains au dessus de sa tête pour donner le plus de couple possible à son attaque et Avec une violence extrême, il abattit son épée... qui lui tomba des main avant d'atteindre sa cible. Et il resta ainsi une bonne seconde, la bouche ouverte, à contempler sans y croire la garde de l'épée de Manu enfichée jusque dans son ventre. Le pourpoint que lui avait confectionné la belle Req était d'excellent facture, mais aucune armure légère n'est faite pour faire face à un tel assaut. Son regard hébété se porta alors vers Manu et il vit le rictus malsain que celui-ci affichait. Et ce sourire s'agrandit encore, lorsque d'une torsion du poignet, il laissa un trou béant dans les entrailles de Krissaor. Le sang jaillit alors à gros bouillon à l'instant même ou Manu dégagea son épée et Krissaor s'effondra, inerte.
Malgré les soins immédiats qui lui ont été prodigué, ce n'est que bien plus tard que Krissaor revint à lui. Le bilan était amer : sur quatre personnes infestés, une seule avait été saisie. Après avoir perdu connaissance, c'est Sha qui lui avait donné les premiers secours, puis elle était parti à dos de mektoub à la poursuite de son ancien chef. Nous n'avons aucune nouvelle depuis. Torii quant à lui est toujours maintenu en vie dans la glace par les guérisseurs impériaux. Comme on pouvait s'y attendre, leur compétence sur la Goo ne leur permettent pas de faire quoi que ce soit. Des spécialistes seront sûrement contactés pour donner leur avis sur le sujet. Ce sera probablement les Gardiens de la Sève selon la rumeur. Le détail de l'espoir c'est que Manu s'est montré capable de franchir plusieurs fois la barrière de Flamme aux portes de Pyr, ce que n'a pas été capable de faire l'inconnu. Peut-être alors que, à ce stade, la Goo n'est pas encore assez développée pour être incurable. Seul l'avenir le dira.
C'est très long je pense mais Je pense avoir rommancé assez correctement pour que ce soit bien lisible. C'est aussi mon premier récit RP sur Ryzom alors je me suis fais plaisir! Merci de votre indulgence!
Krissaor Tranchaorte, Champion de la Flamme
</HRP>
Amertume. Voilà le mot qui revient sans cesse troubler Krissaor alors qu'il essaye de démêler ce qui s'est passé ce soir. Amertume et sentiment d'échec. Le début de l'histoire lui a été rapporté par un frère d'arme, Kulte, qui se trouvait par hasard sur les lieux lorsque tout à commencé.
Le crépuscule tombait sur Pyr lorsqu'il est arrivé. Sa maigreur étaient d'autant plus effroyable qu'il était grand. Les témoins rapportent qu'ils n'avaient plus que la peau sur les os. Ses bras n'étaient pas plus gros que des manches de pioches. Et il errait ainsi, vêtu de guenilles, devant la porte de Cerakos. C'est en sortant de Pyr que Kulte le remarqua avachi dans les ombres. Surpris, il le hêla alors : "Dis moi mon brave, tu sembles mal en point. Que puis-je pour toi?". Et l'intéressé lui répondit "J'ai très faim seigneur" tout en lorgant avec un insistance sur le paquet qu'il portait. Kulte se montra hébété en lui expliquant "Euh... Eh bien c'est à dire que c'est de la nourriture de Mektoub!" tout en lui tendant le paquet. L'homin, sur-exité, s'empara du paquet, l'éventra à l'aide de ses ongles et se goinffra à toute vitesse de cet immonde mélange.
Kulte restait interdit devant une telle scène et se promettait déjà de l'emmener prendre un bain, le présenter aux soigneurs impériaux et lui trouver où loger, lorsque l'intéressé arrêta net son "festin", poussant un hurlement irréel. Il se mit alors à courrir à toute vitesse et en tous sens devant les étables, se téléscopant plusieurs fois sur des foreurs ou des cavaliers furieux pour s'effondrer au pied de l'étable, pris de spasmes et de convulsions. Kulte le rattrapait que, déjà, des badauds se massaient autour du pauvre homin. "Faites disparaître cette charogne" clamaient certains, d'autres demandaient à ce qu'on lui viennent en aide sans pour autant se mouiller eux mêmes.
Parmis la foule, on pouvait apercevoir les Enfants du Feu qui, les premiers, firent déferler leur magie sur le piteux homin, qui s'était entre temps calmé et gisait à présent, totalement inerte. Les soins coulèrent en lui. En vain. Il revint alors à lui, l'air hagard. Des sourires naquirent néanmoins parmis les témoins lorsqu'il s'exclama "Merci de votre grande sollicitude..." pour mourir en expression de terreur lorsqu'il conclut par "...tas de demeurés", achevant l'insulte sur un rire de dément. Il fut ainsi pris d'une crise d'hystérie totale, se roulant par terre et hurlant, et lorsque, sans crier gare, il se rua sur un yubo, la foule fit subitement un brusque recul. La scène qui s'en suivit dépasse tout ce dont à quoi les gens présents s'attendaient : l'homin avait brisé la nuque du yubo entre ses dents après l'avoir fermement agrippé, puis en avait arraché la fourrure du ventre et aspirait maintenant les entrailles chaudes de la bête, dont les petite pattes dodues s'agitaient encore sous l'action des nerfs.
Plusieurs braves Fyros furent pris de haut de coeur à la vue de cette boucherie. La folie qui s'était emparée de cet homin l'avait fait regressé aux plus bas instincts du stade animal. Il se remit sur pied l'instant suivant -le sang coulant au coin de sa bouche semblant l'indifférer totalement- puis ficha un singulier coup de pied au derrière d'un autre yubo qui passait par là. Il continua ensuite simplement son chemin vers Pyr sous des yeux ébahis. Le yubo ne l'entendit pas de cette oreille et toutes griffes dehors, il chargea! Lhorkan qui était présent alors, eu le bon sens d'instantanément mettre l'épée au clair et d'embrocher la vermine avant qu'elle n'atteigne l'objet de sa colère. Le fol se figea et fit volte-face. Son regard incrédule passa alors de la dépouille du yubo au Guerrier puis contre toute attente, il se mit bras croisé devant lui et déclara d'un air répprobateur "Eh bien jeune homin, pourquoi avez donc vous mis à mort cette pauvre créature? Ne vous a-t-on jamais appris à respecter la nature?" Complètement hébété, Lhorkan jetait des coups d'oeil nerveux en direction d'une foule tout aussi sidérée, recherchant un explication à fournir.
La réponse ne vint jamais. Le dément s'était touché le coin de la lèvre du bout de la langue comme prennant conscience de quelque chose, puis, réalisant la puanteur du sang de vermine chaud, il se mit à vomir avec force et convulsions. Il repartit alors dans ses râles de douleurs et des soldats pris de pitié vinrent le soutenir et l'aider à marcher jusqu'à Pyr.
Alors qu'ils passaient la mur de flammes magiques, les plaintes devinrent hurlements. Surpris, les porteurs firent un vif pas en arrière, déposèrent leur fardot sur son lit de sable et s'écartèrent soudainement car tous venaient de réaliser que quelque chose clochait. "Eloignez moi de ce feu! Il me ronge dans tout le corps! C'est insupportable! Je ne tiens plus AAAHHHH!!". Alors qu'un flux salvateur de sève lui était fournit par les magiciens de l'assemblée, Kulte, compatissant, s'approcha et lui dit "Tiens bon l'ami, les guérisseurs vont venir t'examiner". Semblant regagner ses esprits, revigoré par les bienfaits de la sève, l'autre eu un sourire triste et répondit "C'est inutile car vois tu, ce sont déjà les guérisseurs qui m'ont chassé de chez moi. Elle est incurable et m'a tout pris. Ma femme, mes filles et aujourd'hui ce que tu as entendu ce n'était pas mes paroles, c'est la Goo qui parle en moi."
La foule entière s'était raidie sur ces derniers mots... qui furent ponctués par le bruit d'une vingtaine d'épée sortant de leur fourreau. En un instant, la sollicitude des gardes s'étaient muées en aversion et en défiance et tous discutaient déjà de quelle manière il fallait se débarrasser de cette manifestation de la goo et de son vaisseau homin. Un murmure terrifié parcourait la foule, dont nombre de badauds avait déjà pris la fuite. Il n'était plus question que d'immolation ou de fonte par l'acide dans les débats. L'intéressé quant à lui, sans s'occuper de se qui passait autour de lui, avait entrepris la tâche grotesque de creuser le sol de ses mains et d'engouffrer chaque poignée dans la bouche. Si la situation n'avait pas été si dramatique, la scène aurait été burlesque : il émétait des râles de satisfaction en mastiquant avec énergie, faisant crisser les grains de sable entre sa frêle machoire. "Huuuum! C'est un délice elle est forte et elle est là partout! Je la sens!". L'un des plus jeunes soldats sembla le remarquer et rétorqua avec bravade "La Goo ne viendra jamais aux portes de Pyr!". Il ne lui en fallu pas plus pour interrompre son granuleux repas par un fou rire hystérique, tout en tentant de placer des mots dans cette folie : "Pauvr... Pauvres Fous hahaha! Vous êtes... hoho... Vous êtes impayables! Elle ne viendra jamais?! Mais elle est déjà partout, elle sent bon, oh! Elle sent siiiii bon! Hahaha!". Il se redressa alors de toute sa taille et clama à l'assemblée "Regardez, moi bien tous, pauvres débiles! Car Elle est là, et bientôt, vous serez TOUS comme moi! Oui TOUS! Venez me faire un câlin mes petits!" tout en joingant le geste à la parole, il écarta les bras en croix en signe d'invitation à venir embrasser sa mince carcasse.
Le sarcasme fit sortir le jeune soldat - dont le nom sera tu dans ce rapport- de ses gonds qui lui balança un formidable coup du plat l'épée qui le cueillit juste sous la pomette. L'épée avait commencé sa course de très loin et la violence de l'impact fit décoller le pauvre bougre qui entra en collision avec le mur d'enceinte de la ville, juste derrière lui. Kulte intervint immédiatement en saisissant des ses deux mains la tête casqué du soldat puis projeta la sienne à sa rencontre. La violence du choc et fut inouïe assourdissante. Le garde s'effondra, faisant les frais d'un nez broyé. Au combat, Kulte est un vrai charcutier. Il ne plaisante pas. Il ne plaisante même jamais dans ce genre de situation et il l'a prouvé aujourd'hui encore. Si le garde n'avait pas eu son casque le coup, non content de le tuer, lui aurait indifféremment écrasé pomettes dents et globes oculaires.
Sa colère passée, il s'enquit alors du malade, qui ,de nouveau, paraissait temporairement lucide, ragaillardit par l'essence de sève curative que les guérisseurs lui prodiguaient. Ce fut l'homin qui pris la parole alors que Kulte approchait. L'air désespéré il lui expliqua :"Je suis un lâche. Cela fait longtemps que je sais ce qu'il faut faire, masi j'en n'ai jamais eu le cran. C'est maintenant où jamais, alors qu'elle sommeille que je dois agir!". Et il s'exécuta alors, se levant d'un bond et courru droit devant lui. La foule, dont l'humeur belliqueuse avait visiblement été étouffée par la singulière intervention de Kulte, ne fit pas d'histoire pour lui laisser le passage et il l'observa ainsi s'éloigner vers les profondeurs du désert. C'est alors qu'il réalisa où il l'inconnu voulait en venir : "Rattrapez le! Vite!". D'un claquement de doigts de Manu, les Enfant du Feu s'activèrent de concert.
Lhorkan, seul cavalier durant ces évènements, fut le plus rapide et pris promptemment l'homin infesté en chasse. Il l'avait presque rattrapé lorsque celui ci plongea dans un compact essaim d'Izams. Lhorkan, démonta et essaya de se frayer un chemin parmis les herbivores, dès lors devenus fous-furieux! Kulte, Torii, Sha et Manu le rejoinrent quelques instants plus tard et s'attachèrent à leur tour à écarter les volatiles à la force de leurs épées. Alors que la masse de créatures s'éclaircissaient, ils savaient d'avance quelle découverte macabre ils feraient mais contre toute attente ce fut l'effarement qui les saisir lorsqu'ils ne découvrirent rien! Pas même une trace de sang témoignant de la rixe qui vennait de se produire au coeur de cette meute.
Krissaor posa un instant sa plume. La suite du récit, il la connaissait bien puisqu'il l'avait lui même vécu. Mais il manquait toujours des pièces au puzzle. Comment l'épidémie s'était-elle propagée? D'après la rumeur, pour que la Goo s'installe, il faut qu'il y ait cette curieuse subtance au sol... Ici, il n'en était rien. Seul notre éternel sable recouvre la Dune Impériale et le Désert Ardent. Quelle était cette étrange variante? Le plus inquiétant reste les paroles énigmatiques de cet homin contaminé "c'est la Goo qui parle en moi". Voulait-il parler de sa folie, lui faisant débiter des choses absurdes, ou bien la Goo a-t-elle une conscience? Et si c'était le cas, était-ce le fait de la contamination de ce Leto ou était-ce antérieur à ces évènement?
La journée avait connu son lot d'évènements dramatiques, mais le destin voulut que la tragédie ne s'arrête pas là.
Krissaor, mis au fait de se qui se passait par la population, accourait Porte de Cerakos. Adrias (de la guilde du Courroux des Anges d'après ce qu'on dit) avait été précédemment contaminé, vraissemblablement par morsure. Ce détail était des plus troublants. La nouvelle de la propagation de la Goo Ardente se répandait et le couvre feu avait été décrété par l'autorité impériale. Les derniers habitants regagnaient rapidemment leurs logis et il ne restait plus dans les rues que les hommes d'armes de l'empire, ainsi qu'une poignée de marchands et d'entraineurs. Kulte vint alors à la rencontre de Krissaor :
-Enfin, tu es là mon frère, s'exclama-t-il! Puis il lui narra les évènements qu'il avait vécu les heures précédentes.
-Très bien, je te relève. Va en informer Athanos et Keyrons, qu'ils apprennent aux Champions de la Flamme ce qu'il se passe. Il faut aussi mettre au courant les Phoenix d'Atys. Demande audience à Samantha, dès que possible. Et repose toi après tout çà! On dirait un revenant!
-Entendu, je suis au bout du rouleau. Kriss, c'est vraiment l'enfer ce qui nous arrive! D'abord l'invasion et maintenant ça. Si les Fyros ne s'organisent pas on va à la catastrophe.
-Je sais, mais va te reposer. On en reparlera plus tard, conclut Krissaor.
-Que la Flamme nous épargne durant ces épreuves, ajouta Kulte.
-Oui, que la Flamme nous garde mon frère.
Kulte s'éloigna. Krissaor jaugea la scène qui prennait place à la Porte de Cerakos. Adrias était maintenu au sol tant bien que mal par les Enfants du Feu et Xiombarg l'examinait, tentant d'établir un diagnostic par rapport aux symptômes qui avaient été constatés sur Psychée. Krissaor s'adressa à elle :
-Alors, que peux-tu constater, lui demanda-t-il?
-Rien à mettre en parallèle avec ce que l'on a pu constater sur Psychée, répondit-elle. Il ne porte pas de tâches sous les yeux.
C'est cet instant que choisit Adrias pour effectuer une vive roulade en arrière, le libérant de son entrave. Le vent tourbillona autour de lui, synonyme de l'activation d'un pouvoir de vitesse et, prennant tout le monde de court, il franchit le mur de Flamme et prit la fuite dans l'immensité du désert.
La poursuite était engagée. Krissaor activa à son tour son pouvoir d'accélération et fila sur les talons d'Adrias. Le groupe se divisa alors pour anticiper le fuyard et chacun alla se positionner à un carrefour ou à une porte de Pyr. Krissaor ne parvint pas à rattraper Adrias. Arrivé à l'étable sud, il demanda à un homin si il avait vu le fuyard prendre la direction des Quatres Chemins mais celui-ci fut incapable de lui répondre. Il choisit alors de continuer les recherches dans Pyr. Il croisa alors Lhorkan, lancé à pleine vitesse sur son mektoub dans les rues quasiment vides.
-Tu as perdu sa trace, lui demanda celui-ci?
-Ouais je me suis fait largué, avoua Krissaor à contre coeur.
-Nous tenons toutes les portes et les carrefours maintenant. Si il est là, il ne pourra pas filer.
-On fait le tour du quartier résidentiel chacun d'un côté alors?
-Ok, je prends à droite, décida Lhorkan.
Ils se recroisèrent quelques minutes plus tard, bredouilles.
-Je vais visiter le nord du désert, annonça Krissaor. Il a peut-être pris à gauche en sortant de Cerakos.
-Très bien, je vais retrouver mes frères aux étables est, répondit Lhorkan. On se retrouve tout à l'heure!
Krissaor faisait route depuis un moment au nord de la Dune Impériale et n'avait rien remarqué de plus que des assauts de gingos sur des troupeaux de caprynis, rien d'exceptionnel en soit. Si il y avait un endroit où il pourrait s'informer, c'était assurément au camp des Taxeurs. Lorsque le camp apparut derrière la dune qu'il gravissait, il se rendit compte de quelque chose d'anormal : un bûcher était érigé en marge du camp, et il y brûlait trois dépouilles. Krissaor accéléra donc le pas et ce fut des regards méfiants qui l'accueillir. La tension qui régnait dans le camp était preque palpable, et se fut Aethus Abygrian qui vint à sa rencontre dans ce tumulte.
-Bonjour Krissaor, commença-t-il sur un air méfiant, en gardant bonne distance.
-Bonjour Maître Aethus, lui répondit Krissaor. Mais que se passe-t-il donc ici?
Abygrian parut se détendre légèrement et reprit :
-Adrias est tombé a bras raccourci sur une de nos patrouilles. Il n'a pourtant tué personne, lui expliqua-i-il.
-Mais alors pourquoi ce bûcher et ces dépouilles, s'enquit Krissaor?
-Kytheus a reçu une missive de Pyr avant l'arrivé de ces blessés. Nous étions donc au courant. Nous nous sommes ainsi résolu à exécuter ceux qui ont été mordus. C'est moi même qui en ai donné l'ordre et tu peux me croire que certains ici ne sont pas prêt de me le pardonner. Mais j'ai déjà vu la Goo à l'oeuvre et si vous ne voulez pas voir vos proches dépérir et contaminer d'autres personnes, c'est la seule issue : celle du moindre mal.
Abygrian, s'arrêta un instant, perdu dans ses pensées et c'est les yeux embués de larmes qu'il reprit:
-Et pourtant! Regarde ces enfants pleurer leurs parents. Vois comme cette solution est coûteuse, mais crois moi, mieux vaut qu'il en soit ainsi plutot que d'avoir connus nos proches corrompus et rendus déments par la Goo.
L'air Grave, Krissaor adressa une tape fraternelle sur l'épaule de l'homin et acquissa d'un signe de tête, puis, laissant le camp à son deuil, il prit de nouveau le chemin de la Porte de Cerakos.
La situation devenait urgente : tout le monde ne serait pas capable d'autant de bon sens et de sang froid que les Taxeurs. Si le peuple Fyros ne faisait pas preuve de force de caractère, l'épidémie de cette ignoble Goo Ardente continuerait de se répandre avec la même soif d'expansion. Krissaor lui même doutait et se demandait si il aurait la force de mettre fin à la vie d'un frère d'arme. C'était à cela qu'il songeait quand au détour du mur d'enceinte, il fit irruption dans une scène irréelle : Les Enfants du Feu se battaient entre eux! De prime abord effaré, il réalisa alors qu'ils avaient eu plus de "chance" que lui dans leur traque d'Adrias. Aucune trace de celui ci ni de Sha et Lhorkan était au prise avec Manu et Torii. Mais comment savoir lequel d'entre eux était sous l'emprise de la Goo?! Krissaor resta observateur de la scène quelques instants, totalement impuissant, lorsqu'il décela l'anomalie : un ricanament mauvais avait brievement retentit depuis la position de Torii à la suite d'une passe d'arme réussie. Quel homin, pouvait rire en devant infliger la douleur à l'un de ses camarades?
Krissaor se lança dans une incantation. Au terme de gracieux mouvements, un halo vert naquit et la sphère d'acide s'élança. Elle atteingnit Torii dans le dos et le fit s'envoler l'espace d'un instant pour retomber lourdement à mordre la poussière. Il fut prestement debout et évita avec habileté les deux sorts suivants, l'un par une prompte esquive et l'autre en le déviant du bout de l'épée. Il fut ainsi au contact en un clin d'oeil, obligeant Krissaor à rester sur la défensive. Le deux premiers estocs furent parés in extremis grâce à ses amplificateurs magiques et Torii arma alors un coup puissant qui fendrait son adversaire de la tête au ventre. Mais lorsque l'arme s'abattit, elle fut déviée par l'aura de melée derrière laquelle Krissaor s'était retranché.
Le temps jouait contre lui, Krissaor le savait. Son combat à deux contre un avait laissé Lhorkan a court de ressources et il avait naturellement le dessous dans son affrontement avec Manu. Protégé derrière son aura alors que Torii frappait à coups redoublés, il dégaina Incendiaire. Bien nommée, l'épée en suprême forgée par Athanos, Maître de la Flamme, s'embrasa. Lorsque l'aura faiblit, les deux adversaires étaient prêts, épées entrecroisées. Torii était casqué et son faciès était ainsi indicernable, mais la violence des coups trahissait la fureur qui l'animait. Krissaor avait beaucoup de peine à faire face, d'autant plus que, vêtu d'une armure légère, chaque passe d'arme qu'il concédait pouvait annoncer le tournant de la confrontation.
Au terme de plusieurs minutes d'échanges infructueux, Manu parvint à bout des défenses d'un Lhorkan totalement épuisé. D'une feinte haute, d'une flexion des genoux suivi d'un estoc, il avait causé une blessure profonde en entaillant les deux cuisses. Lhorkan s'effondra sur les genoux et, dos à lui, Manu lança son épée vers l'arrière et le cueillit profondément à la clavicule, le terrassant. Estimant la scène, Manu -ou plutôt la Goo le parasitant- comprit que Torii ne tiendrait plus qu'une poignée de secondes. Il prit donc la fuite dans Pyr, trop affaiblit pour tenter de contaminer Lhorkan.
Remarquant que l'autre combat allait s'achever, Krissaor choisit d'abattre l'une de ses cartes maîtresse, et, reculant d'un bond, il activa l'enchantement d'Incendiaire qui se mis à asperger allègrement Torii de sphères d'acide. L'une fit mouche en pleine tête et malgré le casque, l'acide pénétra par les interstices des yeux. Le guerrier en proie à une douleur atroce, fut contraint de désceller son casque avec précipitation. Il hurla soudain de plus belle quand il sentit la lame de son adversaire pénétrer sous sa peau : Krissaor avait exploité cet instant pour pivoter et faire remonter sa lame vers l'aisselle de son adversaire. L'arme, qui avait eu raison de la jointure, avait généreusement mordu la chair, et le feu se chargea d'aggraver les lésions. Rendu inconsient par la douleur, Torii s'effondra.
Les blessures de Lhorkan n'était pas si sérieuses qu'elle le laissaient penser et elle furent plutôt bien remise après quelques soins de sèves. C'était surtout la fatigue qui l'avaient affaiblit mais là aussi, au terme de quelque soins, sa lassitude fut quelques peu appaîsée et maudissant son retard, il se lança de nouveau à la poursuite de Manu à l'intérieur de Pyr.
Un peu plus épuisé par les soins qu'il vennait de prodiguer à son allié, Krissaor s'apperçut avec surprise que Torii s'était remis debout et qu'il tentait de fuir. Ce qu'il remarqua le choqua profondément : sa plaie béante et saignant abondemment quelques instants plutôt s'était réduite à une blessure superficielle. Il progressait cloppin-cloppant, mais quand même! La Goo s'était donc mobilisé dans son corps pour garder son vaisseau homin en vie! Il se lança donc sur ses talons. Au bout d'environ deux cent mètres, il parvint à son niveau et le mis au sol d'un croque-en-jambe. Les deux homins roulèrent et la rixe éclata. Les coups fusèrent, et au bout de quelques échanges, Krissaor dégaina son poignard et le planta dans le ventre de Torii qui, de nouveau, sombra.
Il y a des journées où l'on ferait mieux de rester couché. Bien sûr, on vous fera tout un blabla sur la défense de Dyron de l'envahisseur Kitin, de la lutte contre la Karavan qui endoctrine nos jeunes, etc, etc... Mais quoi qu'on en dise, il y a des jours où tout va de travers. Ce jour y ressemblait beaucoup pour Krissaor. Assis sur le sable, Torii dans un état critique et rongé par la Goo Ardente qui gisait derrière lui, il était plongé dans des profondes réflexions sur la manière de garder Torii en vie sans le laisser conscient. Et surtout, il essayait de reprendre des forces. Mais ce n'était pas le bon jour et ce fut l'effroi qui lui glaça le sang quand il entendit le son d'un sort de soin. Et c'est bien incrédule qu'il se retourna pour contempler ce qu'il avait déjà deviné : Torii debout et frais comme un raspal, épée au clair!
Punk connait bien la Dune Impériale. Ca fait déjà longtemps qu'il y roule sa bosse, et il connait la mentalité des petites recrues qui y trainent. Alors, lorsqu'au détours d'une dune, il supprit l'un d'entre eux au sol et son compagnon assis à ses côtés, attendant des secours de leur guilde comme des idiots, il sut comme à chaque fois ce qu'il devait faire. Et c'est bien irrité qu'il vit ces deux imbéciles se remettrent en course immédiatement sans même un mot de remerciemment. "Ils sont de pire en pire ces jeunes..."
Le sort d'accélération lui avait permis de prendre le large, mais le dilemne rongait Krissaor : si il se laissait rattraper, il se ferait tailler en pièce et si il laissait Torii s'échapper, la Goo continuerait de se propager. Alors il courrait, il courrait toujours plus vite et réfléchissait à toute vitesse. C'est en arrivant au niveau du tunnel de Pyr nord que lui vint une idée. Il jouissait d'une avance de 200m d'après son radar qui lui indiquait aussi que d'après sa trajectoire, Torii passerait dans le tunnel. Krissaor pria pour qu'il ne consulte pas son radar à son tour et pris place au dessus de la butte, prennant soin d'éviter les gingos.
En sortant du tunnel, le piège se referma sur Torii : deux goaris à l'affût chargèrent. Ce type d'attaque ne réprésentait pas une menace en soit pour un guerrier comme lui : quelques coups d'épée et l'affaire serait réglée. Mais quand on affronte deux goaris et qu'en plus il faut essuyer un orage de sorts, c'est déjà un challenge d'un autre accabit!
C'est à toute vitesse que Krissaor incantait. Il fallait vite réduire l'écart de vitalité que les soins précédemment prodigué à Torii avait creusé. Et surtout, il devait impérativement s'agir de sorts de glace. Quand Torii en eu fini avec les gingos, il lui devenait presque impossible de se mouvoir. Ses lèvres avaient bleuies et son teint était livide. Son assaut paru alors sans conviction lorsqu'il chargea la source de ce grand froid. Après deux estocs lancé au ralenti, il s'arrêta net puis glissa lentement vers le sol. Epuisé mais sûr de ce qu'il faisait, Krissaor hêla les gardes de la porte nord. Ceux ci l'apperçurent après quelques secondes d'appels répétés et accourrurent.
Krissaor avait laissé à Mac'Dughan Garmer la charge du corps de Torii conservé artificiellement en vie dans la glace magique. Il fallait maintenant répandre la nouvelle, qu'il n'y avait que de cette manière que l'on pouvait apparement maintenir le corps d'un infesté en vie, tout en ralentissant le métabolisme de la Goo. Il courrait à en perdre haleine dans les rues de Pyr, quand il apperçu Sha et Lhorkan sur la place du marché. Visiblement, ils tenaient Manu. Il ne restait donc qu'à lui appliquer le même traitement qu'à Torii et le tour serait joué!
-Mes amis, j'ai une solution temporaire, haleta-t-il.
-Ah Krissaor, explique vite, nous avons de plus en plus de mal à le tenir, répondit Sha.
-Ecartez vous, il faut le geler, s'exclama-t-il tout en joignant le geste à la parole.
La première incantation passa, infligeant un avancement négligeable dans le processus de congélation. Les sorts suivants eurent en revanche moins de succès et s'écrasèrent tous sans exception sur les défenses naturelles de Manu.
-Com...comment, fit Krissaor?
Manu explosa de rire. "Oui, oui, congelez moi, bande d'incapables!" Il repartit alors dans un fou rire inextinguible.
Sha pris alors les devants :
-Reculez vous, je m'en charge!
Ses sorts parurent bien plus efficaces et le processus de congélation arriva jusqu'à son terme.
Lhorkan discutait à présent avec Sha du commandement de leur guilde en attendant l'arrivée des guérisseurs impériaux qui prendraient en charge Manu. Le rire mauvais de Manu les surprirent alors tout trois. Son corps se réchauffait excessivement vite, ayant eu raison du processus de congélation. Mais il le mettait en danger car au fur et à mesure que le corps revenait à une température ambiante, les lésions causées par les sorts de refroidissement devenaient de plus en plus graves et chaque seconde le rapprochait un peu plus de la mort. Manu s'exclama "Eh bien, Lhorkan, tu penses pouvoir diriger sans moi? Mais ne te rappelles-tu pas qui je suis? Ne vois-tu pas le talisman que je porte?". Il s'adressa alors à Sha : "eh bien? Tu as essayé le feu, tu as essayé la glace, que te reste-t-il? L'électricité?" puis il reparti à rire.
Son état devenant trop critique, Krissaor prit l'initative d'un sort de soin. Ne semblant pas avoir réellement amélioré son état, il recommença. Ce second sort rendi trop de vitalité à Manu qui, avec une hargne hors du commun et en battement de cil, brisa ses liens, arracha son armes de Lhorkan, le plaquant au sol, et fonça vers Krissaor, dernier rempart vers la sortie de Pyr. Ce derniern'eut pas le répit de voir venir quoi que ce soit. Il subit en quelques instant une grêle de coup avec ses amplificateurs magiques pour seule protection. Il dégaina son épée tant bien que mal et voulut activer son aura de melée mais il se souvint qu'il l'avait utilisé trop récemment. Il réussit néanmoins à se mettre hors-de-portée pour armer un coup puissant. Il plaça ses mains au dessus de sa tête pour donner le plus de couple possible à son attaque et Avec une violence extrême, il abattit son épée... qui lui tomba des main avant d'atteindre sa cible. Et il resta ainsi une bonne seconde, la bouche ouverte, à contempler sans y croire la garde de l'épée de Manu enfichée jusque dans son ventre. Le pourpoint que lui avait confectionné la belle Req était d'excellent facture, mais aucune armure légère n'est faite pour faire face à un tel assaut. Son regard hébété se porta alors vers Manu et il vit le rictus malsain que celui-ci affichait. Et ce sourire s'agrandit encore, lorsque d'une torsion du poignet, il laissa un trou béant dans les entrailles de Krissaor. Le sang jaillit alors à gros bouillon à l'instant même ou Manu dégagea son épée et Krissaor s'effondra, inerte.
Malgré les soins immédiats qui lui ont été prodigué, ce n'est que bien plus tard que Krissaor revint à lui. Le bilan était amer : sur quatre personnes infestés, une seule avait été saisie. Après avoir perdu connaissance, c'est Sha qui lui avait donné les premiers secours, puis elle était parti à dos de mektoub à la poursuite de son ancien chef. Nous n'avons aucune nouvelle depuis. Torii quant à lui est toujours maintenu en vie dans la glace par les guérisseurs impériaux. Comme on pouvait s'y attendre, leur compétence sur la Goo ne leur permettent pas de faire quoi que ce soit. Des spécialistes seront sûrement contactés pour donner leur avis sur le sujet. Ce sera probablement les Gardiens de la Sève selon la rumeur. Le détail de l'espoir c'est que Manu s'est montré capable de franchir plusieurs fois la barrière de Flamme aux portes de Pyr, ce que n'a pas été capable de faire l'inconnu. Peut-être alors que, à ce stade, la Goo n'est pas encore assez développée pour être incurable. Seul l'avenir le dira.