Ryzom

*Xiombarg n'enverra pas de missive pour cet événement tragique, car elle n'a pas su trouver les mots qui correspondaient à son chagrin*

Feyy se tenait devant l’entrée du camp des Libres Frontaliers. Au loin il voyait une silhouette se dessiner, Psychée. L’abattement se lisait sur le visage de la matis, son visage qui d’habitude inspirait la douceur et la gentillesse était bien grave en ce jour. Feyy se redressa, inspira lentement afin de ne pas laisser paraître son propre abattement, psychée avait en cette heure besoin de soutien, il se devait de lui en apporter. Psychée n’était plus qu’à quelques mètres, qu’allait il pouvoir lui dire, trouverait il les mots ? Non aucun mot ne pourrait la soulager en cette heure. Psychée était à présent face à lui, les deux protagonistes se regardaient droit dans les yeux, nulles paroles n’avaient encore été prononcées.

Feyy avança d’un pas vers elle, il hésita se remettant à distance avant de se rappeler de ce que Liandra lui avait dit. Il devait se débarrasser de tous ses doutes.

-« Psychée……je….je »

S’avançant il la serra dans ses bras. Des larmes perlèrent des yeux de Feyy.

-« je serai toujours avec vous Serae…. »

Creenshaw avait la lettre de Psychee dans ses mains. Il la relut une dernière et la posa sur la table devant lui.

Le fyros inclina sa tête en arrière regardant ainsi le plafond de la pièce qui lui servait de chambre à Fairheaven. Il resta ainsi un long moment comme attendant un déclic salvateur mais il n'arriva point.

Il pensait à tous les ennuis qu'il avait à cause de ses affaires, des ennuis déjà suffisamment important pour qu'il puisse en perdre la vie.

Mais il repensait à Melowen, l'imaginait aux côtés de Psychee surement en train de pleurer. Il avait annoncé à son tendre amour qu'il allait la rejoindre pour supporter le deuil de Liandra mai devait il vraiment accepter cette nouvelle tâche...

Détruire les sentiments les uns après les autres de Psychee, voilà ce que voulait faire Leto... Lui arracha tout ce qu'elle aime pour la rendre mauvaise... Creenshaw y pensa longuement.

Il saisit alors un morceau de papier et écrivit...

Psychee,

Pardonnez ma très courte missive, mais actuellement je ne saurai vous répondre quant à ma réponse...

Je rejoins Melowen pour assister aux funérailles de votre mère, peut être pourrons nous en parler de manière plus adapté. N'y voyez aucune méfiance, je tiens juste à ce que l'on se rencontre pour évoquer le sujet qui est tout sauf bénin pour nous deux.

Ainsi voilà toutes mes condoléances, Psychee.

Creenshaw

Le fyros aurait voulu jeter ce courrier plutôt que de l'envoyer mais son hésitation quant à la réponse le tiraillait cependant trop, il lui fallait rencontrer Psychee pour être sûr de sa décision.

[HRP] parce qu'Oscar me le demande avec insistance et passion, il y aura donc un event "enterrement" de Liandra, mais pas avant Lundi soir. Je lui laisse la charge d'organiser tout cela [/HRP]

Chrys n'en croyait pas ses oreilles. Elle avait tenté de ne pas montrer son trouble à Creenshaw lorsqu'il lui avait appris la nouvelle. Ainsi tout crime reçoit son juste chatîment . La maîtresse des Lames n'était plus, cette guerrière qui l'avait tant effrayée, voilà qu'on l'enterrait. Elle n'avait pas eu le temps de la connaître.
Ses sentiments étaient mêlés comme les couleurs du lac qu'elle regardait. Elle avait haï cette femme, et puis la peur avait disparu. Liandra voulait commencer une nouvelle vie. Jena ne lui en a pas laissé le temps.
Chrys sortit son nécessaire à écriture. Elle ne savait pas quoi écrire. Elle revoyait Liandra bourrant sa pipe et écoutant son récit dans le temple de Zora. Tryker, qu'as-tu à hésiter? . Son coeur battait faiblement comme un oiseau indécis.
Ecoutant le vent, elle le laissa guider sa main.

Psychee,

J'ai appris la nouvelle de la mort de ta mère. Sache que malgré tout ce qui peut nous séparer, j'aimerais pouvoir te soutenir dans cette épreuve.
Creenshaw m'a dit qu'il y aurait un enterrement officiel. Je viendrai si tu m'assure que ma présence ne te sera pas importune.
Puisse le vent t'apporter mes pensées de réconfort bien avant que ne le fera cette lettre.
Puisse Jena te guider dans les ténèbres qui t'entourent.

Chrys

Psychée devait avoir beaucoup changé. Peut-être allait-elle enfin grandir et trouver sa propre voie.
Une pensée l'arrêta. Sortant une deuxième fibre, elle se mit à écrire une autre lettre.
Leto, où t'es-tu caché pour pleurer?

Daynota était au courant. Oui elle savait... Les paroles échangées entre les gardes, elle en avait interceptées quelques unes. Dans un premier temps, la stupeur, l'incrédulité, le refus d'une telle chose. Après tout, comment Liandra, la Maîtresse des Lames, pouvait-elle disparaitre ainsi ?! Mais des cris, stridents, terribles, déchirants venant du camp, lui apprirent que la mort de la Matis était bien réelle.

Elle arriva devant la pièce où reposait, elle espérait paisiblement, la Dame d'Alanowë. Elle ne bougeait pas, de peur de découvrir, une fois entrée, le regard suppliant et désespéré de Psychée...
Elle entra. Personne, très bien.
Elle continua son chemin jusqu'au lit supportant ce fardeau inerte. La mort... des pensées envahirent l'esprit de la Trykette, qui ne put s'empêcher de trouver une certaine exitation à l'idée d'y être elle-même soumise un jour. Mais rapidement elle laissa de côté ses pensées macabres.

La mort... elle l'avait bien connue, sous différentes formes, dans un passé pas si lointain. Rares étaient ceux qui connaissaient le véritable fond de la jeune Libre Frontalière. Mais jamais un Libre ne pouvait mourir sans laisser une cicatrice profonde dans le coeur de Daynota. C'était ainsi. Peut-être une forme de "non" face à son passé. Elle avait décidé de retrouver le sourire, et cela grâce à la Garde Noire.
Liandra... elle ne la connaissait que depuis peu de temps, mais elle avait appris à l'apprécier. Ignorant depuis toujours l'avis des masses, elle s'était fait le propre. De plus, c'était une Libre Frontalière, même si cela ne faisait pas longtemps.


C'est cette dernière révélation qui força la Trykette à s'effondrer dans un mouvement terriblement lent, soudain soumise à une extrême faiblesse. Elle se rattrapa de justesse sur le rebord du lit, laissant échapper un sanglot.
Ressentant une immense fatigue, elle s'allongea sur le dos, ses yeux fixés dans un néant imaginé sur le plafond de la pièce commune des Libres Frontaliers. Elle resta ainsi longtemps, donnant l'impression de dormir...