Un morceau de papier griffonnée attira son regard, et, malgré sa lassitude, elle parvint à s'échapper de sa torpeur pour franchir les quelques mètres qui la séparer de ce qui ressemblait de plus en plus à une missive de papier zorai.
Prenant la feuille d'une main tremblante, elle y déchiffra les premières lignes:
"Chers amis Matis, pourriez-vous avoir la bonté de transmettre ce pli aux dirigeants du cercle Zorai. J'espère que l'aide que vous m'avez portée ne vous amènera pas leur colère.
Puissent les vents d'Atys vous protéger"
Dépliant la feuille, Kaithlin dévora la suite....
Au milieu du conseil, ils sont venus. Larme en main, ils ont profané ce lieu de paix et de débat. Hurlants, la bave aux lèvres, ils ont réclamé ma tête. Jai du fuir. Loin, loin de ma jungle adorée, fuir sous les insultes et les quolibets, lisant du mépris et de la haine dans les yeux de mes ferres. Les blessures de lâme sont les seules qui ne guérissent jamais, jemmène avec moi la douleur et la honte de mon bannissement.
Je nai pas le temps de rentrer chez moi prendre mes affaires, je dois fuir le plus loin possible loin de Zora, pour dépasser la rumeur, prendre de la distance au plus vite. FairHeaven, Yrkanis, à peine le temps de my arrêter, juste contacter mes alliés, implorer leur aide.
Pyr enfin, le désert brûlant brûle mes pieds meurtris, la fournaise terrible massomme. Je nai pas le temps, je dois fuir, je dois courir droit devant moi. Jattends la nuit, je partirai dans la fraîcheur du soir. Les quelques amis qui me sont restés fidèles me rejoignent, pour maider à partir. Serae Kaithlin, Serae Shaarm, Serae Kylya, Ser Fargoth, puisse Jena vous bénir tous, à jamais je garderai le souvenir de votre aide fraternelle désintéressée.
La nuit tombe enfin, je nai pas dormi, il faut fuir encore. Mes ennemis sont là, ils me traquent je le sens, ils placardent partout mon nom ils rodent dans la ville, ils questionnent les passants. Je fuis dans le désert vers le grand rift le couloir brûlé où le vent ardent brûle la peau et lécorce, les laissant comme du vieux cuir. Je les vois au loin, mes assaillants, ils me pourchassent.
Bientôt les dangers qui se trouvent devant nous occupent toutes notre attention, les prédateur du désert ont senti notre odeur, nous avançons larme à la main, taillant notre chemin dans la chair et les carapaces des monstres dAtys. Pas le temps de se reposer, pas le temps de souffler, les pires prédateurs sont toujours derrières nous, des homins, mes frères.
Au fur et à mesure jen viens à douter que nous puissions survire dans un tel enfer, car après avoir fait le tour du monde je réalise quil ny a pas pire lieu sur Atys. Le traître va se cacher au cur de lenfer. Je ne vois plus trace de mes poursuivants, le désert aura eu raison deux. Sans eaux, sans ombre, sans pouvoir nous arrêter, nous avançons toujours, titubant, larme toujours au poing.
Enfin
Cette vieille carte que javais trouvée sur le corps calcifié dun voyageur malheureux dans les primes racines disait vrai. Au milieu de lenfer, le paradis.
Ici, à labri des regards, je construit un refuge Zoraï.
Je connais le moyen de me nourrir de la sève de ces grands arbres et de leau de ce lac. Ici, dans la sérénité magique de ce lieu au milieu de la tourmente, je resterai le temps quil faudra. Toute ma vie peut être qui sait. Je garde au fond de moi les images de ma jungle, puisse Jena me les montrer encore et encore dans les reflets de ce lac.
Au revoir mes amis, au revoir mon peuple, que les forces dAtys veillent sur vous.
Leto, simple Zoraï en quête dillumination