[Psychée] Liandra Alanowë est morte

Moderator: Chroniques d'Atys

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psychee
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[Psychée] Liandra Alanowë est morte

Post by psychee »

Je tiens au creux de ma main une nano-graine brisée. Ils ont réussi. Ils ont enfin réussi.

Des Fyros sont venu me chercher alors que j’étais à Dyron. Me demander de voir ça. Ma mère était en retard, elle devait me rejoindre, et avait disparu depuis plusieurs jours.
C’est elle. J’ai hurlé, en me jetant sur elle. Jena sait comment ils ont pu la tuer, il y a du sang partout, des traces de lutte et de feu dans le sable.
Elle était morte depuis peu, peut-être quatre, ou cinq heure, me dit celui qui l’avait découverte. Il n’a pas vu ses assassins. Ca pourrait être n’importe qui.
Quand elle a donné son dernier coup d’épée, et je sais bien que sa mort à du tuer bon nombre de ses assassins, ils lui ont ouvert le cœur, et on pris la nano-graine… Et ils l’ont brisé.

Ma mère est morte.
Liandra, la grande Maîtresse des Lames, Commandante du Cercle Sokkarie, qui des dizaines d’années durant a vécu pour la guerre jusqu’à ce que la paix et l’amour eurent raison d’elle, et qu’elle n’aspire qu’à une vie de bonheur, est morte.
Ma mère… et ma seule raison de vivre. Ma mère… et mon ange. Ma mère… et mon dernier refuge.

Je tend la main, machinalement, vers son épée, rouge du sang de ses bourreaux, cette épée qu’elle n’a pas lâché jusqu’à la fin. Elle n’aura jamais demandé de pitié à qui que ce soit.

Jena, je veux partir avec elle, je veux mourir avec elle, à l’instant.

Jena, pourquoi me laisser seule derrière elle, pourquoi me laisser seule sur une terre de larmes et de folie. Pour la troisième fois, tu viens de détruire ce pour quoi je croyais avoir une chance au bonheur, et à la vie.

Jena, pourquoi veut-tu donc que je doive voire ça, endurer ça, et le pleurer ? N’es-tu pas fatiguée de t’acharner sur moi, ne peux-tu pas me laisser mourir, enfin ?

Je serre l’épée, je sens le regard lourd des Fyros derrière moi, ils savent. Ils savent bien, mais ils savent aussi l’honneur, et le devoir. Ils me laisseront faire.

La pointe de la lame sur la poitrine, je me dis que si je perçais d’un coup la nano-graine, les kamis ne pourraient me ramener, cette fois-ci. Un coup sec.

Mais je regarde une dernière fois l’épée. Et le nom gravé dessus. Alanowë.
Si je meurs, je tue le dernier rêve de celle pour qui je vivais.
Je voudrais tant te rejoindre, tellement dormir avec toi, maman ! Mais que m’en voudrais-tu si la dernière Alanowë se suicidait ainsi… Que m’en voudrait-tu, même si je pouvais te rejoindre.

J’hésite, dans ce silence terrible qui précède le choix entre vivre et mourir. Et le chant d’Atys revient à mon âme… Revient pour moi. Tu es quelque part, là-bas.

Je voudrais tant te rejoindre, je voudrais tant que tu revives, c’est si injuste, si cruel, pourquoi m’avoir retiré mon amour, Jena ? Pourquoi m’avoir fait si mal?! Elle n’avait jamais perdu une bataille, avait toujours survécu à tout, alors pourquoi l’avoir laissé mourir ?! Pourquoi me laisser seule ainsi ?...

Rien, ne me répond, sauf ce chant d’Atys, qui vient murmurer ses notes sans sens… Je relâche l’épée, serre dans ma paume la nano-graine brisée, et laisse les Fyros emporter le corps de ma mère.


… … …

Ils l’embaument avec soin. Je n’ai prévenu personne encore. Trois jours que je n’ai donné nulles nouvelles, cette tribu m’a accueillie. Ils l’ont habillée, et couvert de bandages pour le voyage, elle pourra résister sans s’abîmer plusieurs semaines. J’ai demandé cependant que son armure, son épée, et son anneau sigillaire soient mis à part. Je devrais prouver à tous la mort de la Maîtresse des Lames.
Le corps a été enveloppé de linges et protégé. Je vais rentrer à Pyr, avec tout cela, et le mektoub qu’ils m’ont prêté…

Je n’ai plus pleuré depuis l’instant où j’ai vu son corps. Je n’ai presque plus parlé non plus. Je ne me rappelle pas avoir mangé. Bu, un peu. Je ne me rappelle pas de ce que je pense. Sauf des choses à faire pour procéder à l’inhumation, et à son retour.

… … …

Pyr… je traverse la ville comme un fantôme.
Le Camp des Libres.
J’entre, et laisse le mektoub à l’étable, et pose à terre avec précaution le corps emballé, puis l’armure. Et je tiens la grande épée avec moi. Depuis le début, je n’ai pas lâché la nano-graine.

Je regarde le garde, je sais que mes yeux n’expriment plus rien.

« Va annoncer au Libres que Dame Liandra d’Alanowë est morte, et que sa fille en ramène la dépouille »


EDIT: la suite se passera sur le forum des Libres Frontaliers
EDIT2: Pour le moment, rien n'est officiel, dans le sens de connu sur Atys, je publierai plus tard une suite.
EDIT3: Liandra arrète bel et bien de jouer.
Last edited by psychee on Mon May 30, 2005 3:48 pm, edited 1 time in total.
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Re: [Psychée] Liandra Alanowë est morte

Post by psychee »

[HRP] je tiens à préciser que pour des raisons personnelles, je ne tiens pas à jouer IG les suites immédiates d'un tel événement, mais que, et selon le déroulement du RP en forum chez les Libres Frontaliers, aura lieu, plus tard, une annonce officielle, et sans doutes une inhumation en publique, le tout IG. Voilà pour ce qui voudraient désirer participer à ce triste événement.[/HRP]
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Re: [Psychée] Liandra Alanowë est morte

Post by psychee »

Je n’ai pas pu la quitter des yeux.
Tout les Libres doivent être au courant désormais, mais que dire. Elle est allongée là, devant moi, sur le lit, et elle ne reviendra pas.
Je dois pourtant faire quelque chose.

Jena, que j’ai tant envie de mourir. Jena, si tu avais pitié, tu m’emmènerai dormir avec elle.
Jena, tu ne m’a même pas laissé lui dire à quel point je l’aimais, et je le répète, je le répète, je le répète tant et tant ! Ho Jena, sentir une dernière fois sa main douce et tendre sur ma joue, et ce regard qu’elle ne gardait que pour moi !

Il y a des heures que je suis là. Des Libres sont venus, ils ont parlés, des condoléances, des questions. Ils sont repartis. Je n’ai toujours pas parlé. Ni dormi.

Le soleil se lève. Je suis restée une journée et une nuit ici. Je n’ai toujours pas mangé. En ai-je envie ? Ai-je envie de vivre encore et de nourrir ce corps pour endurer encore la souffrance de vivre ?

La nano-graine a laissé une marque dans ma main. Je ne l’ai toujours pas lâché.
Elle ne pourrait accepter que j’abandonne. Liandra aurait voulu que je me batte avec tout son courage, et toute sa rage de vivre. Le pire que je pourrai faire pour la trahir serait de la suivre dans la mort.

Je dois vivre.
Jena… Comment vais-je faire ?

Melowen est resté longtemps près de moi, et de ma mère. Je savais ce qui était né entre elles deux. Deux amantes, et sans doutes le début d’un amour auquel ma petite sœur s’accrochait comme on se tient à un chêne face au vent. Il lui reste cependant son grand Fyros. Elle aura besoin de lui.
Et je dois avertir les autres. Il faut que j’enterre ma mère, mais avant, ses amis doivent savoir qu’elle n’est plus. Il faut qu’ils sachent.

C’est comme une automate que je me lève et quitte la pièce, vacillante. La tête me tourne, combien de temps n’ai-je ni dormi ni mangé ? Je rejoind le bureau de ma mère, prend son papier et ses sceaux, et écris, rapidement, nerveusement, sans styles, barrant les ratures plutôt que recommencer.

J’adresse à Thanys, Elesias, Kaithlin, Harmonie, Oscar, Chance, Feyy, Maître Mogwaï, Creenshaw la lettre suivante. Je ne vois pas qui contacter d’autre, mais ils sauront, eux, qui prévenir.
Comment vais-je pouvoir parvenir à faire enterrer ma mère là où elle mérite de reposer ?...
Jena, je t’en prie, fasse qu’on la reconnaisse pour l’héroine du peuple matis qu’elle a toujours été, et pas une traîtresse. La seule voix d’Elesias ne peut la priver de la terre où elle doit reposer.

« Il y a quatre journées solaires, Liandra d’Alanowë, fille de Kenlyano d’Alanowë, du défunt Duché d’Alanowë, ex-commandeur des forces du Cercle de Sokkarie, Second et fidèle du Duc Sokkar, ex-Maitresse des Lames de la Maison de l'Etoile d'obsidienne a été assassinée dans le désert Fyros, près de Dyron, par une troupe inconnue, et achevée en brisant sa nano-graine afin de lui retirer à jamais tout espoir de retour.
Son corps repose dans le hall du Camp des Libres Frontaliers, où, embaumé et conservé, il attend que soit fixé une date pour son inhumation dans les Jardins Majestueux, près de la Belle Yrkanis qu’elle a défendue sa vie durant de toute son âme et sa sève.
Si les Libres y adhèrent, vous pourrez venir vous présenter dans leur camp rendre un hommage au corps de ma mère, avant son inhumation, dont je donnerai la date et le lieu publiquement dans les délais les plus brefs qu’il me soit possible de faire.
Les possessions et biens de ma mère sont désormais miens. Je ferai ce que je pourrai pour réclamer son héritage, étant adoptée de droit divin et royal, devant serment et Ser Thanys lui-même comme témoin.
Je suis, et reste Psychée d’Alanowë, et je suis et reste sa fille… et je défendrais l’honneur de ma mère, désormais, contre tout ceux qui voudront la salir. »


Je scelle les lettres. J’ai pleuré. A chaque fois. Le papier en a absorbé l’eau et le sel en laissera une trace qui a délavé certaines lettres. Je n’ai pu dire un mot, pousser un seul sanglot, même pas hésité ou tremblé une seconde.
Il reste encore des choses à faire, et j’ai besoin de leur aide.

Et pour le moment. Pour le moment. Pour le moment, au moins, j’arrive à ne pas penser.
Je hurlerais mon désespoir, peut-être.
Plus tard.
Quand tout sera fini
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Re: [Psychée] Liandra Alanowë est morte

Post by psychee »

Je me mis à griffonner à toute vitesse, une dernière lettre, espérant que je ne me trompais pas, une dernière lettre, avant de retourner veiller ma mère, attendre les gens qui viendraient voir le corps, et prévoir avec ses proches et les Libres la date de son inhumation.

« Bonjour Creenshaw. Ma mère est morte, tuée en terre Fyros, sans que personne ne sache qui a lançé les hommes qui l’ont abatture, qui a tiré les deux balles qui l’ont achevée, qui a été le commanditaire de cet assassinat.
Si vous en avez les moyens, je vous en supplie, aidez-moi à trouver, et faire punir par la justice, ou la vengeance, ceux qui ont commis cela.

Aidez-moi.

Je vous en prie.

Psychée d’Alanowë. »
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Re: [Psychée] Liandra Alanowë est morte

Post by psychee »

[HRP] on peut considérer que les rumeurs actuellement devraient commencer à se diffuser de cette mort[/HRP]
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Re: [Psychée] Liandra Alanowë est morte

Post by psychee »

J'ai rejoins le lit où repose ma mère... Reste à attendre. Dans ma main, pour la quatrième journée, je serre la nano-graine. Comme si cela pouvait m'aider à entendre son âme.

Mes yeux sont rouges de larmes, mais elles ont de nouveau cessé de couler après avoir écrit ces lettres.

Tu es là, toujours inerte, parée, et si belle qu'on pourrait te croire endormie. Mais tu es morte.
Et tu ne reviendrai jamais.

Ma tête se pose contre le lit, près de ta poitrine. Jamais plus je ne retrouverai la sécurité de tes bras, jamais tu ne viendrai par réflexe dans ton sommeil me serre contre toi, pour protéger ton enfant et ton trésor.
Jamais je ne verrai tes yeux brillants de fatigue, et de bonheur quand tu te réveillais et me retrouvais chaque matin près de toi.
Jamais plus je ne pourrai m'assoupir contre ton ventre, et me lover comme un chat contre toi qui me protégeait tant.

Jena, comment respecter ma promesse?... Toi et moi savions que je devais garder mon innocence, ne jamais céder à la colère, ou la souffrance, et que c'était ton amour pour moi, on amour pour toi, qui empêchait qu'à jamais je ne devienne un être de rancoeur, de haine, et de souffrance.

Mais désormais je suis seule, seule face à moi, et face à un monde qui m'es si hostile, qui voudrait tant ma mort, et qui, pire encore, voudrait que je lui ressemble, et ne sois que haine et vengeance.

Je ne les entends même pas passer, ou parler. Comment vais-je faire.
Sans toi, comment vais-je faire?
Jena, pourquoi as-tu- fait ça?

...

Loin du hall où reposait Liandra, on pu entendre des sanglots... qui ne voulaient cesser, des sanglots toujours plus déchirants, de rage et de larme, des sanglots devenus des cris d'animal blessé.
Psychée ne pu cesser de pleurer. Des larmes de rage, de colère, de ce désespoir qui lentement gagne du terrain sur son âme éparpillée et brisée, les larmes d'une promesse à tenir malgré toute sa souffrance, des larmes de supplique pour que Jena fasse un miracle, des larmes de supplique pour que ça n’existe pas, des larmes de supplique pour revenir en arrière. Appeler sa mère, encore et encore, une voix déchirée par la souffrance et l’horreur, une voix qui voudrait voir tout s’éteindre et que cesse une mauvaise tragédie qu’aucun spectateur ne goûte.

Tellement de souffrance, tellement de souffrance, liée par une promesse, liée par le nom qu’elle porte, l’interdiction à jamais de céder, et elle pleure tout ce qu’elle ne pourra peut-être jamais plus pleurer désormais. Telle de souffrance qu’elle hurle, et plonge dans le chant d’Atys, et hurle, encore et encore, venant plaquer sa volonté au chant des vies aveugles d’Atys, hurler sa révolte de ces guerres et de ces haines, de ces colères devenues excuses pour deux camps aveugles d’où toute raison est morte depuis longtemps.
Un hurlement pour qu’ils entendent tous, ceux qui écoutent les vents d’Atys, ceux qui entendent le chant de la vie, qui sentent les vibrations de l’écorce. La Nemesis se réveillera peut-être mais elle choisit son chemin, et elle hurle sa révolte à travers les vents et l’air, à travers la sève, à travers les âmes, à travers les lieux et les songes, partout où les esprits qui se croient ouverts écoutent et veulent modeler le destin à leur image.

« Vous m’entendez, assassins, vous m’entendez ?! Vous avez refusé le pardon, vous avez refusé la compassion, vous avez refusé la rédemption, vous avez répandu la sève ! Je vous montrerai le prix, dussai-je passer dix années à vivre l’enfer que vécut ma mère pour être la guerrière que vous avez tant redouté qu’il vous a fallu la tuer comme des lâches !
Je ne vous laisserai pas modeler le destin à vos images, je ne vous le laisserai pas ! Karavan, et Kami, je ne vous reconnais plus le droit de nous diriger, par Jena ! Par Jena, je mettrai le temps qu’il faudra à vous démasquer et vous détruire !
Vous vouliez la Nemesis ?!
Ce soir, elle naît ! »


Le hurlement se répandit en écho dans le hall, et tout le camp, et les échos allèrent se perdre au loin dans les ruelles de Pyr.

Il n’y eu plus que des larmes d’une enfant…

[HRP] écrit sur la musique de Ghost Love Score - Nightwish [/HRP]
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Re: [Psychée] Liandra Alanowë est morte

Post by psychee »

annulé pour raison de santé
Last edited by psychee on Tue May 31, 2005 5:12 pm, edited 1 time in total.
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snark
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Re: [Psychée] Liandra Alanowë est morte

Post by snark »

Le hurlement de Psychée me glace le sang. J’erre sans but dans le campement, la tête vide, essayant de ne pas penser. Psychée n’a pas décroché un mot depuis son retour, aussi quand je l’entends hurler, je me dirige vers l’endroit où Liandra repose. Je ne jette pas un regard vers le lit où elle est étendue, j’ai trop peur de m’écrouler en pleurs et de crier aussi ma peine.

Je reste debout, regardant Psychée qui est recroquevillée, pleurant comme une enfant. Depuis qu’elle est rentrée avec la dépouille de sa mère, il ne s’écoule pas un instant sans que la vision des Chutes Mystiques me revienne :

Dans un horizon de cauchemar, sous un ciel noir, sur une terre calcinée, parmi les ruines et les cadavres, je me bats avec Liandra. Derrière moi se tient Leto, Psychée et les Kamis. L’assaut est violent, les coups de Liandra sont terribles, mais la haine décuple mes forces. Je hurle. J’entends le bruit d’une grande roue qui tourne, écrasant tout sur son passage. Puis je vois Leto se tenant devant une porte, une porte sinistre est inquiétante. Leto ouvre la porte et se dessine devant moi la grande trame du destin, le grand torrent qui nous emporte tous et au bout : la guerre, inévitable. Et puis la renaissance sur le champ de ruine, la fin et le début de ce cycle qui se répète à l’infini.

Cette vision me poursuit sans trêve, je ne dors plus, car alors elle devient cauchemar, s’enrichissant de variations toutes plus terribles les unes que les autres.

Et puis les paroles de Leto résonnent à mes oreilles :

Ce n'est que la volonté de Ma Duk et ce destin, ce juste châtiment : il sera la raison de la renaissance, cette renaissance doit avoir lieu, petite sœur elle aura lieu…

Liandra était le dernier rempart contre ce destin dans lequel certains veulent enfermer Psychée. Et moi, moi je ne peux rien faire, je suis impuissante, je ne suis seulement que Celle qui Veille, je suis attachée à ses pas et où ses pas la dirigeront, je sais que je la suivrais jusqu’au bout, même si au bout il y a le chaos et la destruction.
J’ai peur, tout simplement peur.

Alors je me blottis contre Psychée, ma tête reposant contre sa poitrine et je murmure
« Qu’allons nous devenir Grande Sœur ? »
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Re: [Psychée] Liandra Alanowë est morte

Post by monwalker »

Dame Psychée d'Alanowë

Veuillez recevoir l'expression de mes condoléances les plus sincères.
J'ai ordonné qu'on tende l'Ormeray des couleurs du deuil, qu'on y jette toutes les fleurs et qu'on répande de la sciure au sol. J'ai cessé toute activité et renoncé à tous les plaisirs. Actuellement domicilié à Pyr, je me mets entièrement dans vos mains, à votre service. Je me présenterais demain au Camps des Libres Frontaliers. Usez de moi pour les toutes les démarches nécessaires, les lettres, les affaires d'héritage... Sans oublier les commodités de votre vie immédiate qui, dans les circonstances, doivent vous sembler presque insurmontables. Usez de moi pour tout, autant que vous le voulez et aussi longtemps que vous trouverez utile mon service.
Pour les funérailles, n'ayez aucune crainte qu'un quelconque obstacle ne vienne faire insulte à la mémoire de votre mère. Le seigneur de l'Etoile d'Obsidienne fera nécessairement annuler le pénible décret que vous savez et je vais immédiatement lui écrire dans ce sens. Nulle ne fut plus Matis, ni plus noble, que Liandra. Seuls des pétales blancs couvriront sa sépulture. Si c'était sa volonté, et si c'est aussi ce que vous souhaitez, il paraît indispensable que Dame Liandra d'Alanowë soit inhumée dans les terres consacrées de nos Jardins. Les collines boisées près de Davae lui auraient sans doute plu, qu'en pensez-vous ?

Je serais demain chez les Libres Frontaliers. J'ai été heureux d'apprendre que vous aviez trouvé le refuge d'amis sûrs. j'en suis maintenat soulagé.
La douleur qui nous frappe est indescriptible... Je n'ose pas imaginer la vôtre !
Surtout, prenez bien soin de vous ; Le nom que vous portez me rassure sur votre courage. Je ne crains que votre jeunesse.

Oscar de l'Ormeray

Post scriptum : veuillez trouver ci-jointe la copie de la
Supplique adressée à Elesias al'Dormanor, seigneur de l'Etoile d'Obsidienne
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Re: [Psychée] Liandra Alanowë est morte

Post by psychee »

Les larmes de l’enfant ont cessées.
J’ai serré Melowen en silence contre moi, longuement, avant que Modius, le pauvre garde qui surveille depuis les débuts le hall des Libres ne vienne me voir.

Je lis la lettre. Oscar de l’Omerlay.

Et en copie, la supplique à Elesias.

Le garde me dit qu’il a appris que l’édit a été levé. Ma mère sera enterrée dans l’honneur.

Melowen écoute, et son regard m’interroge toujours. Je sais ce qu’elle cherche. Que suis-je en train de devenir ? Moi seule le sais. Je deviens Psychée d’Alanowë, je deviens l’héritière de la guerrière qu’ils ont assassinée, je deviens la dernière Alanowë, et ne peut plus refuser le flambeau et l’héritage de ma mère qu’elle a sacrifié pour moi.

Je souris, sans parler, à Melowen, remercie le garde d’un sourire, et retourne dans le bureau de ma mère. Le temps passe, il faut qu’elle soit enterrée. D’un mot sec, et glacé où je ne reconnais pas ma voix, je demande au garde d’attendre.

Le rédige la lettre de quelques mots :

« Ser Oscar de l’Omerlay, je vous demande de prendre en charge les préparatifs de l’inhumation de ma mère. Je demande à ce que soit prévenu Ser Mogwaï pour que cette cérémonie soit publique et honore chez les Matis la mémoire de ma mère telle qu’elle méritait cet honneur.
Je demande à ce que les Libres Frontaliers, derniers compagnons d’armes de la mère, et les Obsidiens, ses frères et élèves, forment l’escorte de ma mère. Et que soient invitées les guildes de l’Entente, la Confrérie du Grand Dragon, et les Karavaniers tryker et leurs Rangers, en plus de tous les proches de ma mère et des maisons que vous jugerez dignes de cet honneur.
Je demande qu’avec l’aide des Fyros, ses ennemis qui la respectaient, et qu’elle respectait tout autant, et à qui elle demanda pardon en mettant son épée à leur service après les crimes qu’elle commit, un bûcher soit monté, et qu’on y dépose son armure, ses armes et ses effets, exceptée son épée, et ses deux alliances sigillaires.
Je demande que son corps, quand à lui, soit enterré dans les traditions Matis et selon le culte de Jena, mais demande à ce que l’oraison soit en l’honneur de Jena, et non de la Karavan, telle qu’elle l’aurait souhaité.
Je vous demande enfin si vous êtes en mesure d’annoncer un lieu et une date, pour cette cérémonie, et l’enterrement de ma mère, et si vous pouvez organiser tout cela.

Enfin, je vais avoir besoin de l’aide de spécialistes du droit pour officialiser mon héritage, au nom de Psychée d’Alanowë, fille de Liandra d’Alanowë, et aussi au nom d’Eleena di Aquilon, fille d’Aarkon di Aquilon.

Je vous remercie pour votre aide, ser Oscar de l’Omerlay.
Je me tiens à votre disposition pour régler tous les détails. »


Je scelle la lettre du sceau de ma mère.

Melowen vient me chercher et m’annonce que Feyy attend, et veut me voir. Aucun sourire, même pas un signe sur mon visage, je sais très bien ce que je montre : la froideur calme de la mort… La paix est sur le visage de ma mère, j’ai sur le mien hérité de sa souffrance.
Mais je ne change pas de masque.
Je pose sur un linge immaculé la nano-graine ensanglantée, avec plus d’attention que la perle la plus fragile, me lève, et traverse le camp, tend la lettre au garde pour qu’il la donne à qui de droit, et vais rejoindre l’ancien commandeur de l’Etoile…

Alors que je marche, je me demande où ai-je perdu mon âme. Et comment, maintenant, la retrouver ?...
Last edited by psychee on Wed Jun 01, 2005 8:17 am, edited 1 time in total.
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